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Stéphan La Roche

Collectionner. De tout temps (depuis l’homme de Néandertal, en fait), les êtres humains ont eu le désir de s’entourer de beauté, d’objets signifiants, de matière à réflexion et à plaisir. Du regroupement des papyrus jusqu’au cabinet de curiosités, en passant par la classique collection de portraits ou d’art actuel, nous souhaitons vivre entourés de « porteurs de sens ».

Le geste est évident pour une organisation comme celle que je dirige, qui a pour mandat d’assurer la conservation et la mise en valeur de collections représentatives de notre civilisation ; mais il est tout aussi naturel pour chacun des membres de notre société. Chacun d’entre nous, en effet, a le besoin légitime, essentiel, de mieux comprendre le monde un peu fou dans lequel nous vivons, et parfois même, le besoin de s’en protéger et de l’oublier en recourant au subterfuge de l’art.

L’art, qui s’adresse tant à notre intellect qu’à nos émotions, à nos sens autant qu’à nos intuitions. L’art, qui est le propre de l’humain, qui témoigne de l’évolution de notre société et qui fait avancer le monde. Car, comme l’a si bien écrit Fernand Dumont, « c’est par la culture que l’humanité se déprend de la répétition monotone à laquelle est vouée la condition animale, qu’elle s’inscrit dans une histoire où ses actions prêtent à une accumulation des œuvres et à un surplomb du devenir ».

L’encan-bénéfice annuel de la revue esse nous donne encore une fois l’occasion de faire d’une pierre, deux coups. En achetant les œuvres proposées à notre regard, nous assouvissons notre besoin fondamental, tout en appuyant Les éditions esse qui jouent le rôle important de nous présenter l’art actuel dans sa relation avec la société de laquelle il est issu.

Comment pouvons-nous résister ? Donnons un supplément d’âme à notre existence. Donnons du sens à nos vies.

Notice biographique

Avocat de formation et gestionnaire culturel, Stéphan La Roche possède une vaste connaissance du milieu des arts et des lettres ainsi que des enjeux liés aussi bien à son développement qu’à son rayonnement. Au cours de ses divers mandats, il a touché à l’ensemble des secteurs culturels. Avant d’être nommé directeur général des Musées de la civilisation en 2015, Stéphan La Roche a été PDG du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), d’avril 2013 à octobre 2015 ; il œuvrait depuis 2008 comme directeur de la musique et de la danse au sein de cette société d’État où il a assumé simultanément les fonctions de directeur de l’action territoriale de 2009 à 2011, coordonnant l’ensemble des activités internationales et des interventions régionales. Il avait effectué précédemment un mandat au CALQ à titre de secrétaire du Conseil et directeur de la planification et de la coordination, de 1997 à 1998.

Auparavant, Stéphan La Roche a été directeur général du bureau de la Capitale-Nationale de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). Il a été associé à la relance du Palais Montcalm de Québec, d’abord comme chargé de projet responsable de la planification, de l’élaboration et de la mise en place du concept de maison de la musique, puis à titre de directeur général du nouveau Palais Montcalm. Il a également été directeur des services culturels à la Délégation générale du Québec à Paris, de 2001 à 2004. Il a aussi été directeur de cabinet adjoint au ministère de la Culture et des Communications du Québec, où il a notamment coordonné les travaux et la rédaction de la Politique de diffusion des arts de la scène, Remettre l’art au monde, en 1996.