Spécimen de plante, timbres et carte postale historiques, papier d’archive, 2020
Displaced Garden explore le legs de l’exploration botanique et de la collecte de plantes hérité des expéditions scientifiques coloniales. Norouzi a invité huit réfugié·es provenant de la région s’étendant de l’Asie du Sud-Ouest à l’Afrique du Nord à demander à leur famille dans leur pays natal de leur poster des plantes séchées originaires de leur territoire mais classées comme « étrangères » et « invasives » en Amérique du Nord. La série représente chaque spécimen dans l’état dans lequel il est arrivé, montrant les signes des dommages causés par le transport. Aux côtés des impressions bleues, on retrouve des timbres-poste et des cartes postales attestant du trajet des espèces et de l’inévitable détérioration qui résulte du déplacement.
Explorant les identités et les histoires du Moyen-Orient, Anahita Norouzi est une artiste qui crée des situations, des objets et des rencontres. Son intérêt porte sur les plantes, l’image, le territoire, la violence et l’histoire, considérés comme des éléments d’une archive active.
Articulées autour d’une variété de matériaux et de médiums comme la sculpture, l’installation, la photographie et la vidéo, ses préoccupations actuelles s’entrelacent et s’inscrivent autour de thèmes majeurs : la nature, le patrimoine, la politique, l’histoire et la géographie. Conjuguant le passé et le présent, les récits personnels et les histoires collectives, l’ici et l’ailleurs, ses œuvres abordent de manière croisée le déplacement des humain·es et la circulation des biens matériels et des organismes vivants, et interrogent du même souffle nos rapports affectifs aux autres et aux territoires.