Impression à jet d’encre, 2019
Le projet Deodand consiste en une bibliothèque de matériaux « recyclés » (objets à utilisation unique, objets utilitaires, retailles, rebuts), tous issus de trouvailles, de dons, d’achats, de vols, etc. Cette banque de matériaux et d’objets est basée sur une plateforme informatique, et classée dans une bibliothèque physiquement accessible.
Les objets sont mis en relation les uns avec les autres, de sorte à former des assemblages simples ou des structures complexes, se voulant une traduction du monde matériel dans lequel nous évoluons. Dans ces assemblages, les fonctions premières des objets et matériaux se voient devenir inutiles ou exacerbées. Celles-ci entrent alors en conversation les unes avec les autres, pour créer un jeu d’analogies propre au spectateur-trice.
Afin de souligner les concepts de fixité, de finitude, de permanence et d’équilibre de notre condition humaine, ces assemblages ne sont non pas fixes (aucune utilisation de clous, de vis ou de colle) mais plutôt temporaires et modulables (techniques d’emboîtement, empilement, suspension, ficelage, etc.).
Le terme deodand réfère à une loi anglaise datant du XIe siècle, abolie en 1846. Cette loi imposait le statut de deodand (donné à Dieu) à tout objet ayant causé accidentellement la mort d’un être humain, et confisquait ces objets au profit de la couronne. Ici, les objets sont plutôt jugés complices de l’être humain dans son éternelle quête de grandeur.