Acrylique sur carton ondulé, 2019
Ce tableau est une invitation à réfléchir sur la place des femmes noires dans l’histoire de l’art, d’une part dans les représentations, d’autre part en tant qu’artistes.
Le titre de l'œuvre fait référence à Lula Ann Bridewell, personnage fictif d’un roman de l’écrivaine afro-américaine Toni Morrison. Dans l’histoire, Bridewell, fille de parents au teint clair, naît avec la peau très noire. En grandissant, la jeune femme choisit de ne porter que des vêtements blancs, soulignant ainsi la beauté de son teint. Simultanément, le vêtement blanc et le titre proposent subversivement une déconstruction des rôles traditionnels pour réfléchir à la place de ces femmes dans la société.
La composition fait également référence à des œuvres d’Édouard Manet (Déjeuner sur l’herbe et Olympia) questionnant l’évolution des représentations dans l’histoire de l’art.
Dans sa pratique en peinture, Marie-Danielle Duval traite de la relation qu’entretient l’humain avec son propre corps et des facteurs influençant les perceptions des corps à travers l’histoire. D’origine sénégalaise et québécoise, elle puise dans ces deux cultures afin de créer un espace identitaire qui lui soit propre tout en ayant une résonance collective. Les contes et légendes, la culture populaire et les arts visuels sont pour elle des véhicules puissants pour changer les paradigmes. Dans son travail récent, elle s’inspire de littérature de fiction (notamment afro-canadienne et afro-américaine) pour peindre des micro-univers qui sont partagés comme des espaces d’intimité avec les spectateur·trice·s.