Chaque édition de Vendu–Sold ramène un lot de questions récurrentes : l’évènement participe-t-il au dynamisme du marché de l’art québécois ? Au renouvèlement du bassin des collectionneurs ? La tribune offerte aux artistes contribue-t-elle à la reconnaissance de l’art contemporain canadien ? Certains s’interrogent sur les effets des campagnes de financement et des encans sur le marché de l’art. Notre objectif, depuis bientôt dix ans, est de démentir la croyance que les enchères sont de simples activités de bienfaisance menant à la dévaluation des œuvres et du marché ; et nous refusons d’adhérer à l’idée qu’il y aurait trop d’artistes, de galeries ou de revues. La mission d’analyse critique des Éditions esse se double de celle de faire état du foisonnement artistique, en plus d’y contribuer. Par l’éclectisme des œuvres qu’il propose et qui échappent aux obligations thématiques propres à la revue esse, l’encan Vendu–Sold illustre bien ce foisonnement.
En cette neuvième occasion, j’aimerais rappeler que Vendu–Sold ne se résume pas à une soirée d’enchères. Le travail de promotion directe (des œuvres, des artistes et des partenaires) couvre plusieurs mois, et les documents produits (catalogue et site web) demeurent longtemps en circulation. Au moment d’évaluer notre réussite, l’expression « capital symbolique » me tient particulièrement à cœur. Ce capital ne se calcule pas en dollars – il résiste d’ailleurs souvent à la comptabilité. Il représente plutôt la reconnaissance obtenue grâce à une activité, de même que le rayonnement d’un évènement et des partenaires qui s’y associent. Le capital symbolique est en quelque sorte notre cote d’amour.
Évidemment, l’amour et la reconnaissance, nécessaires et appréciables, ne suffisent pas au fonctionnement des organismes ni au gagne-pain des artistes. Pour cette raison, la généreuse contribution des collectionneurs et des amateurs d’art est primordiale. Merci de participer, par votre présence et vos acquisitions, au financement de nos projets et à la valorisation de la cote d’amour que nous cultivons pour nos artistes.
Sylvette Babin, directrice des Éditions esse
Photo : © Jean-François Brière