Lot
171
Anahit

Huile sur canevas, 2019

40,64 x 50,8 cm

Dans cette peinture, j’exprime la persistance mémorielle différenciée et soumise à la temporalité, qui voit disparaître les témoins. Je compare mon héritage de génocide à une mission générationnelle, auquel il est impossible d’échapper. Enfant de la diaspora, née loin de ma patrie, je suis souvent en proie à une nostalgie ou, comme Freud l’a appelée, à une mélancolie, qui refait surface dans mon œuvre, symbolisant un attachement qui n’est pas résolu. 

Lorsqu’on garde une relation ouverte avec le passé, la mélancolie a la capacité de nous donner un nouveau regard sur quelque chose de perdu. En dialoguant avec le passé, ces spectres sont représentés par des figures fantomatiques, des corps fragmentés. Cette iconographie du grotesque me permet de commenter l’injustice associée à ce génocide. Les figures et les diverses formes sont déconstruites, semblent sur le point de se figer ou de se dissoudre dans un acte commémoratif et politique.

Notice biographique
Mon travail pictural est intuitif, sensoriel et basé sur le processus. Pour le moment, mes recherches portent sur la généalogie et les traumatismes intergénérationnels — du point de vue de l’épigénétique — et sur la manière dont cela influence ma pratique. Cela m’a conduite à m’intéresser au génocide arménien, qui est un traumatisme qui se transmet de génération en génération dans ma famille. En abordant le génocide dans mes œuvres, je désire trouver un moyen de comprendre mes traumatismes et mon identité, et je veux remettre en question la position politique ambigüe sur le génocide arménien.