Lot
330
Marteau

Impression, 2018

45,72 x 60,96 cm
Poussière de bois sur merisier russe.
Notice biographique

En art actuel, les dispositifs d’une grande complexité de plusieurs œuvres forcent certains artistes à déléguer une partie de leur production à des tiers. Ce processus engendre alors un secteur secondaire dans le domaine des arts qui prend place au sein d’ateliers décentralisés, où des artistes, souvent émergents, sont appelés à partager leur savoir technique au profit des autres. 

Témoin de cette fragmentation du travail artistique, Hansé Galipeau Théberge est souvent subalterne dans ce système où il devient main-d’œuvre. C’est en utilisant ce statut qu’il achemine sa proposition artistique : en créant à l’insu des autres des représentations d’outils en bois faits à partir des chutes de projets qui deviennent objets d’art, il met en tension ces deux figures, celles de l’artiste et du technicien, qui coexistent dans son quotidien. Il se réapproprie ainsi l’acte de création et défie l’aliénation dérivée du poste de mise en service de ses connaissances techniques. Faisant appel à l’imagination du spectateur en reproduisant et en hybridant les machineries côtoyées continuellement, ses œuvres sculpturales et installatives dépeignent le contexte dans lequel elles ont été créées. L’artiste parvient conséquemment à détourner son temps de travail à des fins artistiques et revendique alors la clandestinité du geste créateur, celui-ci étant effectué dans l’ombre. Par de multiples stratégies telles que l’utilisation d’équipements disponibles et de ressources destinées aux poubelles, l’atelier devient pour l’artiste-technicien un lieu d’incubation et de transformation qui accompagne à la fois la réalisation des œuvres de ce corpus et la réflexion qui les a fait naître.