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Sophie Desmarais

Dans un monde dominé par le capital et le gain, où tout va vite et où les images saturent les plateformes lumineuses à la vitesse de l’éclair, où notre attention aux choses se dilue jusqu’à en perdre le nord et le sentiment de notre propre présence... on peut toujours rencontrer, si l’on s’abandonne au silence et à la nuit, loin des phares qui nous aveuglent, les lucioles dont parle Pier Paolo Pasolini. Elles essaiment et nous orientent dans le peu d’obscurité qui reste. Fugitives salutaires, elles résistent à la lumière crue des projecteurs qui noie la subtilité et la profondeur des êtres et des choses. Emblèmes de résistance et de beauté, elles nous émeuvent et nous transportent, le temps de ce vif scintillement où elles parlent d’elles-mêmes en inventant le monde.

Si nous, l’ensemble des artistes et des travailleurs culturels, sommes lucioles, alors être luciole est à la fois politique et hautement nécessaire : c’est une mobilisation face au monde. L’imagination, le travail, l’acharnement, la foi des artistes sont des engagements qui, trop souvent, sont confondus avec le loisir et le divertissement. Mais faire ce qu’ils font, faire ce qu’ils ont à faire parce qu’ils doivent le faire est tout sauf un divertissement, tout sauf une diversion. C’est la réalisation d’une possibilité de rencontre entre l’intime et l’universel, l’occasion saisie de forer des passages dans l’esprit humain et de révéler par un regard singulier ce que l’univers, sans cesse renouvelé par leurs éclats, comporte de jeu.

Or c’est vous, gens de goût, qui croyez en eux et les encouragez par amour et par éblouissement, vous qui collectionnez, ou mieux, qui partagez et faites connaitre leurs œuvres ou qui les fréquentez dans ces carrefours que sont les revues et les galeries, c’est vous qui rendez possible leur présence. Nous comptons sur vous pour les soutenir encore longtemps et toujours plus fermement.

Notice biographique

Ayant foulé le tapis rouge du Festival de Cannes en 2013 pour ses rôles remarqués dans Sarah préfère la course de Chloé Robichaud et Le Démantèlement de Sébastien Pilote, Sophie Desmarais sera de la distribution des films Qu’est-ce qu’on fait ici ? de Julie Hivon, Henri, Henri de Martin Talbot, en plus de faire ses débuts en anglais dans Gurov & Anna, le prochain long métrage de Rafaël Ouellet. Passionnée par le théâtre, elle y incarne d’importants rôles et obtient le Prix de la relève Olivier Reichenbach pour son interprétation de Héro dans le classique de Shakespeare, Beaucoup de bruit pour rien présenté au TNM en 2009 (m.e.s. René-Richard Cyr). En outre, elle fera partie de la distribution du très attendu Richard III de Brigitte Haentjens au TNM en 2015. À la télévision, elle interprète, depuis 2010, le personnage de Suzie Castonguay dans le téléroman Yamaska et nous pourrons la voir prochainement dans l’adaptation québécoise de la populaire télésérie En thérapie. Son intérêt pour les arts visuels s’est surtout manifesté par plusieurs collaborations avec des artistes comme Marc-Antoine K. Phaneuf, Carolyne Scenna et Julie Favreau.