2020
Sur la toile, j’ai peint des matériaux de construction qui jouent un rôle d’isolant tels que la laine minérale, du polystyrène ou encore du béton. De là m’est venu le titre de l’œuvre, Ermite. Je souhaitais refléter l’isolement, qui est de plus en plus fréquent aujourd’hui, où nous sommes chacun confinés dans nos petits appartements, avec le désert représenté au milieu de la toile.
Je suis absorbée par la complexité de l’existence humaine. Nous sommes témoins d’une ère de plus en plus tournée vers les émotions, où paradoxalement on n’a jamais autant fait état d’anxiété, d'égocentrisme, d'individualisme, de solitude, d’hypersexualisation, ou encore de surconsommation.
Mes œuvres représentent une exploration de ces multiples troubles et émotions, que j'analyse à la lumière des disciplines telles la philosophie, la sociologie, la physique ou encore la théologie. Je choisis de traiter ces sujets en créant des installations visuelles, qui font dialoguer différents médiums, chacun porteur de leurs propres langages perceptibles pour le spectateur, soit des toiles abstraites accompagnées d’illustrations. Je pousse l’exercice d’analyse du dialogue entre les différents médiums en explorant la communication qui se crée entre la figuration et l’abstraction, le digital et le matériel, le réfléchi et le spontané.
Le temps, phénomène naturel imperceptible, est également une notion qui me passionne. En effet, la seule matérialisation concrète du temps qui passe se traduit par l’altération, qu’elle soit causée par l’homme (la pollution) ou non (le vieillissement), ce qui alimente le défi de le matérialiser au sein de mes réalisation.