Impression par contact, 2018
Notre pratique s'inscrit à la croisée de la sculpture cinétique et de l’installation. Elle examine le paysage du futur, traduit dans des simulacres naturels, qui fusionnent la technologie et la lumière pour créer des illusions visuelles. Nous sommes intéressés par l'interprétation du paysage naturel, manipulé historiquement, environnementalement, socialement et culturellement. Le travail explore notre rapport envers une nature artificielle, sa valeur émotionnelle et son potentiel dans l’avenir.
Nos dernières recherches ont porté sur l'effet optique de moiré, qui intervient lorsque l'on superpose deux surfaces texturées similaires. Ce phénomène optique, que l'on peut voir par ailleurs dans le monde physique, est généralement jugé indésirable quand il apparaît dans des vidéos ou des photographies. L'effet moiré était particulièrement fréquent avec les téléviseurs à écran cathodiques, aujourd'hui rendus obsolètes par les nouvelles générations d'écran. Pour nous, le moiré en tant qu'effet indésirable est symptomatique d'un système de consommation générateur d'obsolescence accélérée et de déchets technologiques. La série Interférence est quant à elle réalisée à partir d'un composant vertical en plastique de l'écran de télévision, qui permet de réfracter et diffuser la lumière provenant du tube. Une encre noire est appliquée sur la pièce pour imprimer sa forme sur du papier, par l'intermédiaire d'une presse à pression. Le rendu moiré créé par les séries de lignes parallèles superposées est l'expression littérale de ce phénomène, mais il réfère également à l'accumulation d'images, et à la trace écologique du développement technologique.