Pigment print on archival paper, 2020
Lorna Bauer, photographe et sculpteure, explore dans ses projets les relations de l’humain avec l’environnement. Ses œuvres, qui répondent à un lieu et un contexte précis, témoignent d’une enquête matérielle et visuelle sur les idées et les expériences générées par l’écologie d’environnements vécus. Bauer privilégie une technique analogique dont les contraintes se traduisent par une grande économie de forme. L’artiste trouve aussi dans le genre documentaire une série de conventions propices au déploiement d’autres moyens poétiques. Dans ses recherches sur des sites particuliers, Bauer convoque de nombreuses références : la relation conflictuelle de Le Corbusier avec la photographie documentaire ; l’histoire chargée de la villa d’Eileen Gray sur la Côte d’Azur ; la phénoménologie de l’habitation d’Arthur Erickson ; les lettres d’amour de Walter Benjamin décrivant la flore et la faune d’Ibiza ; l’histoire de la myciculture dans les catacombes de Paris ; les efforts de préservation du paysage brésilien de Roberto Burle Max et de Margaret Mee. Les séquences photographiques visent alors à rendre le public conscient de sa propre présence au seuil de l’espace représenté et dans le lieu d’exposition. Dans cette équation, la sculpture est une variable médiane, bien qu’elle se défasse parfois de sa relation syntaxique aux images pour devenir autonome.